Au Louvre, j’aime les clés. Autant il existe des objets pour lesquels un dictionnaire des symboles sera assez tranché sur la définition et la grille de lecture, autant la clé c’est la fête à l’improvisation et l’interprétation. Tantôt c’est la sagesse, tantôt la séquestration, parfois l’ouverture ou la fermeture ou la sécurité ou le droit. Vous l’aurez compris, la clé c’est l’ustensile idéal quand un artiste n’a rien à dire. Vous glissez une clé dans un tableau et il se trouvera toujours une personne pour trouver un axe d’interprétation sur la présence de cette clé. Si vous conservez l’envie d’un portrait de vous, posez avec une clé à la main, cela vous donnera l’air à la fois mystérieux et intelligent.
Archives de l’auteur : Au Louvre j'aime
Un conte de Noël – Games of Louvre
Au Louvre, j’aime vous narrer un conte de Noël. Au départ je pensais vous raconter l’histoire d’une adolescente et de son barbon de mari qui firent étape dans une étable où elle accoucha. Puis j’aurais raconté comment l’enfant faisait du ski nautique, sans ski, à Tibériade, s’amusait à réveiller les morts ou à multiplier les goûters. Mais je trouvais cela bien trop gros à vous faire avaler et puis cela faisait réchauffé.
Longinus
Au Louvre, j’aime Longinus ou Saint-Longin-le-Centurion. Le déluge, Marie, Joseph, les bergers, le calvaire, la crucifixion, le martyr des saints, Saint Sébastien, saint Étienne, … dans ma représentation artistico-visuelle de la Bible au Musée du Louvre, je ne pouvais rester silencieux sur ce grand dadais : Longinus ou l’art de la récupération. Longinus ou le pardon poussé à son paroxysme. La preuve que derrière chaque bourreau il y a un petit cœur qui bat. Pensez-y quand vous vous faites torturer.
Napoléon III
Au Louvre, j’aime Napoléon III, je tiens cette habitude de mes goûts cinématographiques. La dernière croisade est bien meilleure que Les aventuriers de l’Arche perdue. C’est ainsi, le premier pose les personnages, le deuxième est une pâle exploitation du filon et pour le troisième on repart sur de nouvelles bases mais avec des personnages déjà installés. Indiana Jones ou Bonaparte, même combat.
Le dessert de gaufrettes
Au Louvre, j’aime La Nature morte aux gaufrettes, plus souvent appelée Le Dessert de gaufrettes, ou encore Le Plat de gaufrettes de Lubin Baugin. Mais comme à chaque fois qu’une pièce du musée me touche profondément (Bethsabée, La Nef des fous, la pyxide d’al-Mughira, Maria Duglioli Barberini, etc) je suis généralement un bien piètre promoteur de mon enthousiasme. Je tenterai de n’être qu’un passeur en montrant comment il arrive que la grâce cinématographique permette de rencontrer le classicisme extrême de la peinture.
Déluge
Au Louvre, j’aime aider mon prochain à survivre au déluge. Un musée lové sur les bords d’un fleuve doit avoir des conseils à prodiguer au tout-venant. Et si ce n’est pas lui directement, on doit pouvoir tenir compter de l’expérience mise en avant par les artistes exposées. Aujourd’hui donc Que d’eau, que d’eau !
L’adoration des mages
Au Louvre, j’aime L’adoration des mages de Charles de La Fosse. Où l’on découvre que la notion de rapprochement nuit très clairement à certains tableaux, que ce qui est prévu pour être regardé de loin, ne devrait pas être visible de trop près.