Au Louvre, j’aime vous narrer un conte de Noël. Au départ je pensais vous raconter l’histoire d’une adolescente et de son barbon de mari qui firent étape dans une étable où elle accoucha. Puis j’aurais raconté comment l’enfant faisait du ski nautique, sans ski, à Tibériade, s’amusait à réveiller les morts ou à multiplier les goûters. Mais je trouvais cela bien trop gros à vous faire avaler et puis cela faisait réchauffé.
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Impressionner les imbéciles
Au Louvre, j’aime impressionner les imbéciles. Il ne s’agit pas d’un vœu personnel mais de la réponse de Louis Jouvet quand on lui demande pourquoi il porte sa Légion d’Honneur dans le film Entrée des artistes. Nous ne sommes pas passés loin de « La légion d’Honneur, c’est comme les hémorroïdes, n’ importe quel cul peut l’avoir. » de Jean Yanne que j’aime beaucoup mais n’ai pas osé comme titre du billet. Ou comment s’intéresser aux breloques que les hommes aiment s’accrocher sur le paletot et au goût des artistes pour les représenter.
Les mots d’artiste
Au Louvre, j’aime les mots d’artiste. Je ne parle pas, ici, des bons mots et autres délicatesses que peuvent s’envoyer en travers de la tronche et à grands coups de pinceaux les artistes (*), il s’agit au contraire de ces quelques mots que les artistes peuvent laisser sur leur toile et de l’imagination dont ils font preuve pour ne pas dénaturer leur œuvre de leur bafouille ; je veux parler de leur signature. Ou comment ajouter sans abîmer ?
Saint des seins
Au Louvre, j’aime déterminer le saint des seins. Parce que j’ai été mis au défi, dans un commentaire, de traiter du sein dans sa représentation louvresque, j’ai arpenté les salles du musée, tel un pervers, ne cherchant que l’aréole, le téton ou le nichon échappé de l’échancrure des corsages. Faut arrêter, chers lecteurs, les demandes saugrenues, je passe pour quoi, moi ? D’autant que pour ne rien vous cacher, du sein au Musée du Louvre, il y en a… beaucoup et d’ailleurs le Louvre les cache très peu. J’avertis le lecteur que si de pareils objets leurs faisaient venir de coupables pensées, qu’ils traversent la rue pour aller couvrir, sur les planches du Français, ce sein qu’ils ne sauraient voir.
Ferdinand-Philippe d’Orléans
Au Louvre, j’aime Ferdinand-Philippe d’Orléans. « – Qui ? – Ferdinand-Philippe d’Orléans. – Connais pas ! » Voici bien le drame de Ferdinand-Philippe, personne ne le connait. Et pourtant, après les dieux gréco-romains, Jésus à tous les âges, sa mère (la mère de Jésus pas la mère de Ferdinand-Philippe) et les divers rois de France, il doit être un des sujets les plus représentés au Musée du Louvre.
Prométhée
Au Louvre, j’aime beaucoup Prométhée. J’aime le personnage, j’aime la légende et j’aime ce que véhicule l’histoire de ce Titan. Où nous allons voir pourquoi la bonté divine n’existe pas et qu’il est dangereux d’ouvrir la cage aux oiseaux.
Pâris
Au Louvre, j’aime Pâris. En dehors du Musée du Louvre j’aime Paris et si Paris est magique, vous allez voir pourquoi Pâris est magnifique. Les connaissances du lecteur s’amoncellent au gré de ses découvertes. Ainsi pour retrouver trace d’un Pâris, il faut remonter dans les vers shakespeariens de Roméo & Juliette. Mais je vais te demander un effort plus grand encore, lecteur, dans la spéléologie des strates de ta mémoire.

Le jugement de Pâris et la destruction de Troie de Mahis Gerung