Au Louvre, j’aime les clés. Autant il existe des objets pour lesquels un dictionnaire des symboles sera assez tranché sur la définition et la grille de lecture, autant la clé c’est la fête à l’improvisation et l’interprétation. Tantôt c’est la sagesse, tantôt la séquestration, parfois l’ouverture ou la fermeture ou la sécurité ou le droit. Vous l’aurez compris, la clé c’est l’ustensile idéal quand un artiste n’a rien à dire. Vous glissez une clé dans un tableau et il se trouvera toujours une personne pour trouver un axe d’interprétation sur la présence de cette clé. Si vous conservez l’envie d’un portrait de vous, posez avec une clé à la main, cela vous donnera l’air à la fois mystérieux et intelligent.
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Monet, Monet, Monet
Au Louvre, j’aime Monet, Monet, Monet pour parodier le groupe ABBA et m’interroger sur la place de l’argent dans le musée. Attention, il ne sera pas ici question de Claude (allez dont au Musée d’Orsay pour cela) ou bien de la tête de quémandeurs patentés que prennent les différents conservateurs pour faire payer par le public leurs acquisitions ou celle du président du Musée du Louvre faisant des gorges chaudes sur son nombre de visiteurs et donc la somme d’argent inhérente entrée dans les caisses. Il s’agit plutôt de se questionner sur la représentation de l’argent dans les œuvres.
Bandar-Log
Au Louvre, j’aime les Bandar-Log. Les quoi ? Je vais aider vos cervelles sur-cultivées en les rabaissant à des joies plus enfantines. Si je vous dis Ours comme Baloo, loups comme Akela, éléphants comme Hati vous comprendrez qu’aujourd’hui je continue mon voyage dans le bestiaire des animaux du Livre de la Jungle avec les Bandar-Log, nom donné par Rudyard Kipling aux bandes de singes dans son conte initiatique.
Lâchez les chiens
Au Louvre, j’aime quand vous lâchez les chiens. Certains traquent les représentations du chat au Musée du Louvre. Il suffit de plonger son regard dans le fond des tableaux pour constater l’oiseau terrorisé par le matou qui rôde autour de sa cage et s’y refuser. Certains traquent le sein, les saints ou les dessins. Mais pour celui qui cherche la petite bête, au Louvre, ce n’est pas le matou qu’il convient de traquer mais le chien, le Musée du Louvre dispose d’un chenil de belle composition et même de sa propre légende autour de l’animal.
Les mots d’artiste
Au Louvre, j’aime les mots d’artiste. Je ne parle pas, ici, des bons mots et autres délicatesses que peuvent s’envoyer en travers de la tronche et à grands coups de pinceaux les artistes (*), il s’agit au contraire de ces quelques mots que les artistes peuvent laisser sur leur toile et de l’imagination dont ils font preuve pour ne pas dénaturer leur œuvre de leur bafouille ; je veux parler de leur signature. Ou comment ajouter sans abîmer ?
Sales gosses
Au Louvre, j’aime les sales gosses. Il s’agit là de la figure de style introductive des billets, car en réalité je déteste les enfants, je trouve cela inutile, mal élevé, vulgaire et idiot… sauf les miens bien entendu qui sont le contraire de tout cela. Et il faut dire qu’au Musée du Louvre il n’y a que des sales gosses, aussi bien sur les murs que dans les salles. D’ailleurs cela donne envie d’en accrocher, scotcher, étaler quelques-uns présents dans les salles directement sur les murs.
De la coupe aux lèvres
Au Louvre, j’aime la distance qui existe de la coupe aux lèvres. Afin de me mettre en règle avec la législation je souhaite d’abord vous informer que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et que sa consommation reste interdite aux personnes de moins de dix-huit ans, pour les autres, cette même consommation doit se pratiquer avec modération. Ces précautions législatives prises, nous pouvons à présent plonger dans le jaja.
Ours
Au Louvre, j’aime l’Ours. J’aime vraiment les ours, certainement depuis que mes premiers souvenirs cinématographiques sont associés à un ours ondulant sur un air de Louis Prima dans les forêts indiennes. On sous-estime trop peu l’influence de ce que regardent les enfants pour le développement artistique de l’adulte. Un gamin en slip rouge dans la jungle m’a donné le goût de l’Inde, le plaisir des ours et la fascination pour les tigres, mais au risque de vous décevoir, rien ne m’est resté sur le slip rouge.
Carré d’as
Au Louvre, j’aime avoir comme main un Carré d’as. Pas le personnage tricheur de Vol 747 pour Sydney, même si certaines similitudes existent. Non aujourd’hui nous serons ethnologues pour plonger dans les passions destructrices du jeu. Moitié Patrick Bruel, moitié Claude Lévi-Strauss comme guidés par Tristes TropAs-de-Piques.
Peinture d’artiste
Au Louvre, j’aime la peinture d’artiste. Il s’agit d’une catégorie vraiment à part, presque un passage obligé pour chaque peintre qui se respecte. Aussi vieille que les premiers mammouths sur les parois des grottes, il s’agit du peintre en train de peindre un peintre ou un sculpteur.